Qui se cache derrière nos figurines préférées ?

Mais qui est donc ce géant de la culture POP ? Qui est à la tête de cet engouement pour ces personnages aux proportions étranges ? Voilà de quoi répondre à vos questions. 

Quand et comment est née la société Funko ? 

Comme beaucoup de grandes sociétés de cette culture, les débuts de Funko furent plus que modestes. 

C’est dans les années ’90 à Washington (plus précisément Snohomish) aux Etats-Unis qu’un collectionneur nostalgique des visages emblématiques de son enfance (les dessins animés, les mascottes de publicité ...) intègre une société de création de vêtements (Seabell) où il s’occupe de l’aspect commercial. Nous parlons ici de Mike Becker. C’est dans cette société qu’il fera la connaissance de son futur comparse, le créatif Rob Schwartz. 

Ils ont en commun cet amour pour la culture populaire des années ’50 et se mettent à la recherche de tout objet d’inspiration "americana", la tendance de l’époque. C’est à cette même période que Sean Wilkinson intègre à son tour la société « Seabell » et voilà celui qu’on appellera le 3e mousquetaire. 

Invention de la première figurine et création de la licence 

C’est lors d’une de leurs soirées entre potes qu’ils se mettent en tête de créer leur propre société. Parmi trois/quatre propositions, une captive particulièrement Rob Schwartz : les figurines « Bobble-Head ». Il conçoit immédiatement un prototype, un personnage à la tête d’ordinateur baptisé « Computer Bob », qui devient la première création originale du futur Funko. 

Mike Becker voit dans ces « Bobble-Head » l’opportunité de représenter différentes marques d’une manière fun. Son premier marché se fera avec la chaîne de restaurant Big Boy, dont Funko recrée la mascotte avec une tête sur ressort surdimensionnée. C'est la première réussite de l’entreprise fondée en 1998. 

Fort de ce succès, Mike Becker va accélérer la cadence et continuer à fabriquer des figurines de personnages aux licences connues. Grâce aux contacts qu’il a gardés avec d’anciens collègues de Seabell, il arrive à rapidement négocier les droits d’utilisation de quelques personnages populaires de l’époque ou même de sa propre enfance comme Betty Boop. 

Mais saviez-vous que c’est avec la licence Austin Powers que Funko fait sa première grosse prise. Le succès du film et son humour très lié à celui de Funko fait recette : 100 000 exemplaires de la figurine sont vendus, une opération majeure pour une si petite entreprise. 

Mais ce n’est pas pour autant que Funko roule sur l’or. C’est dans le garage de Mike Becker, avec l’aide de leurs proches, que les 3 hommes emballent toutes les figurines et grâce à cela la société va pouvoir engranger des fonds et petit à petit étendre son empire en récupérant de nouvelles licences comme entre autre Felix le chat, Tony le tigre, et Garfield. Ces figurines seront baptisées les « Wacky Wobbler » (en français, ça donnerait « Les farfelus vacillants ») 

Le but à présent est de se rapprocher des fans 

Mike Becker ne veut pas forcément se focaliser sur des licences connues. Ce qu’il veut plus que tout c’est sa mascotte. C’est ainsi que Fred Funko voit le jour et devient l’emblème de Funko. 

En 2002, les trois hommes prennent un nouveau risque. Ils organisent dans le magasin de jouets Sparky, la première édition du Funko Funday, un évènement communautaire autour de leurs figurines. Très rapidement, la mascotte du magasin est créée et la figurine Sparky avec une boule de bowling en or voit le jour. La collectionnite devient aigüe. 

Ces Funko Fundays donnent l’occasion aux membres de l’équipe de mettre en avant leur humour en présentant leurs futurs projets. Les fans prennent le surnom de Funatics. 

Il est temps de passer le flambeau 

Les années passent, les licences s’additionnent, les produits sont toujours plus nombreux, les bureaux toujours plus grands. Funko crée même sa propre ligne de figurines originales, les Spastik Plastik. Mais Mike Becker commence à fatiguer. Il décide alors de passer le flambeau et ce n’est pas moins qu’un fan de la société, devenu ami, qui reprend les rênes. 

La décision est annoncée lors du Funday de juillet 2004 : Brian Mariotti devient le nouveau dirigeant de Funko. Il l’est d’ailleurs toujours à ce jour. Contrairement à Mike Becker, il décide de s’ouvrir à toutes les passions et décide de faire de Funko une entreprise ancrée dans la pop culture. 

Il est temps d’être POP ! 

Après des débuts compliqués, l’arrivée de la licence Star Wars en 2007 permet à Funko de retrouver un nouvel élan. 

C’est en 2010 que l’univers Pop devient réalité. Ce n’est pas moins que la société Warner Bros qui contacte Funko afin de créer une ligne de figurines en vinyle, à la tête fixe donc, des licences DC Comics. Cependant, le géant veut quelque chose “d’unique, très stylisé, et joyeux”. Rob Schwartz et son équipe avaient créé quelques temps auparavant dans leurs ateliers, des peluches aux yeux ronds, à la tête très large, et au petit corps… Tout coïncide. Les premières Funko Pop (appelées Funko Force 2.0 à l’époque) sont créées : Batman, Green Lantern, Joker, le Sphinx et le Pingouin. Elles font leur début à la San Diego Comic Con... et sont immédiatement détestées par les fans. 

Le changement est rude pour les collectionneurs de Bobble-Head de longue date. Cependant, beaucoup reviennent vite sur leur première impression. Surtout, Funko ne parle plus seulement aux collectionneurs. Grâce aux figurines Pop, le créateur réussit à ramener vers lui de nouveaux acheteurs : les enfants, les femmes, les personnes qui n’étaient pas forcément ancrées dans la culture geek de l’époque jusque là. Tous finissent par se retrouver dans ces petites figurines à la tête surdimensionnée, propulsant Funko à la place d’acteur majeur de la pop culture. Aujourd’hui, les Pop sont sa priorité, mais il n’a pas pour autant oublié ses origines : les Funko Fundays sont toujours organisés chaque année, et les collectionneurs toujours les bienvenus. On peut même toujours retrouver quelques figurines à la tête tremblante dans ses catalogues, signe d'une époque révolue mais d'un héritage respecté. 



Si vous êtes passionné(e) par cette aventure et que vos étagères débordent de figurines POP !, vous faites vous aussi partie, tout comme My little hero de la bande des « Joyeux Collectionneurs »